Un quartier du 15e arrondissement
Voisin des quartiers de Saint-Antoine et des Aygalades, les Borels se situent dans le 15e arrondissement de la ville de Marseille. L’origine du nom vient du mot borèl en occitan qui désigne un coussin garni de bourre, c’est-à-dire de laine grossière. L’étymologie du terme a évolué pour signifier tout d’abord le coussin annulaire mis sur la tête pour porter les fardeaux, puis devient le collier rembourré pour les animaux de trait, avant de désigner finalement le harnais. Toutefois, le quartier doit son nom à la famille Borel qui avait acquis le domaine de la ferme principale qui domine la ligne de chemin de fer.
L’histoire du quartier des Borels
En 1878, l’historien des quartiers marseillais Alfred Saurel décrit Les Bourelly, nom donné au quartier actuel, comme un petit hameau niché sur la pente d’une colline, à proximité des Baumions et limitrophe à la commune de Septèmes. Contrairement aux autres quartiers de la ville, le quartier des Borels ne provient pas d’un noyau villageois.
Entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, le quartier se transforme en un paysage urbain, comme en témoignent les vestiges de fours à chaux, la disparition progressive des fermes et des bastides et l’émergence de la voie ferrée et du canal de Marseille. Aujourd’hui, il reste encore quelques traces de l’ancien terroir rural avec la présence de quelques rares bastides et cabanons.
Lors de la bataille de Marseille en août 1944, les tirailleurs algériens du 7e RTA prennent possession de l’axe nord-est des Borels pour surprendre les défenses allemandes. Au cours des opérations, le quartier est sévèrement touché par les batteries du camp de Foresta qui protégeaient le flanc des Allemands bloquant l’entrée nord de Marseille.
Après la Seconde Guerre mondiale, le profil du quartier change complètement, notamment avec la construction du tunnel autoroutier de Saint-Antoine en 1947 qui entraîne une immigration accrue et la multiplication de lotissements et d’immeubles. Ce tunnel représente l’une des portes du Marseille contemporain qui est d’ailleurs exprimé symboliquement par le décor de bas-reliefs en béton. Au nord, l’abbaye de Saint-Victor et l’hôtel de ville de Marseille y sont représentés via un bateau tandis qu’au sud, la Provence, le Palais des Papes d’Avignon et les arènes d’Arles sont symbolisés par une femme. Créé par le sculpteur Jean-Marie Baumel, ce modelage évoque l’entrée de la cité phocéenne dans la modernité.